logo_ouestfrancefr.png 23 janvier 2010

Pont mobile, transbordeur ou un téléphérique ?

Le dessinateur italien Alessandro Gatto imagine à sa façon, poétique sans doute, un téléphérique reliant les deux rives de la Loire.

Un nouveau franchissement de la Loire semble s'imposer du côté de la pointe ouest de Nantes. Mais quel ouvrage construire ? Le débat est ouvert.


Un nouveau franchissement au-dessus de la Loire dans le cadre du plan de déplacement urbain

La question du franchissement de la Loire passionne le Nantais. Il suffit d'évoquer la perspective, à dix ou quinze ans, de la nécessité d'un nouveau lien au-dessus du fleuve pour susciter la passion et l'engouement.

Actuellement, Nantes métropole est en pleine réflexion pour élaborer son Plan de déplacement urbain, pour 2011-2020. Dans cette optique, elle étudie diverses possibilités. Et les idées ne manquent pas.

À l'origine du débat, il y a le projet de la ligne 5 de tramway ou busway. Elle doit relier la gare sud à Chantenay en traversant l'île de Nantes par sa longueur d'est en ouest.

Dès l'automne 2008, Jean-Marc Ayrault, le député-maire, évoque la nécessité dans l'hypothèse d'une ligne 5, de la construction d'un pont entre l'actuel pont Anne-de-Bretagne et la pointe ouest de l'île (hangar à bananes).

Un pont mobile, pivotant ou levant...

À l'époque un pont mobile semble l'emporter. Mais pas un pont fixe pour ne pas couler la vocation fluviale de la cité, dont le Tout-Nantes se gargarise. On parle d'un ouvrage pivotant ou levant. Comme il en existe un peu partout dans les ports (à Lorient, à Saint-Malo, Amsterdam, par exemple). Et ça fonctionne !

Dans cette veine, un lecteur Claude Loirant préconisait en novembre dernier, un pont pivotant, à haubans, « reprenant l'image de mâture et des haubans des vieux voiliers. Ce serait une image forte... »

Ou un pont transbordeur high-tech...

En matière d'image forte et de rappel du passé, les Transbordés eux font très forts. Ils veulent tout simplement édifier un pont transbordeur du XXIe siècle, pour transbahuter au-dessus de la Loire, véhicules et autres bus. L'équipement serait un clin d'oeil au passé, et un défi technologique pour le futur. Et grâce à la rue marchande implantée sur le tablier tout en haut, la rentabilité est assuré selon ses concepteurs qui ont présenté leur projet à la ville de Nantes et à Nantes métropole sans les convaincre, semble-t-il.

À moins qu'un téléphérique ne remporte les suffrages

Aujourd'hui, ce qui revient en force, c'est le téléphérique, qualifié de tram aérien. Depuis 2008, le Modem défend le transport par câbles aériens, contre vents et marées. L'idée a d'abord été repoussée d'un haussement d'épaule. Changement de cap aujourd'hui puisque Jean-Marc Ayrault vient de lancer une étude sur la possibilité d'établir une liaison téléphérique entre l'île de Nantes et les deux rives de la Loire.

Les avantages ? « Ils sont triples », clame Isabelle Loirat, conseillère municipale d'opposition (Modem, Cap 21) « Ce n'est pas cher. De 4 à 7 millions d'euros le kilomètre, contre 30 millions le kilomètre de tram. Ça consomme très peu d'énergie et cela renvoie donc très peu de CO2 dans l'atmosphère. Enfin, ce système peut transporter à l'heure autant de passagers qu'un tramway au sol. »

Par câble de Rezé à Nantes...

« Le téléphérique pourrait aller de Rezé à Nantes, en reliant sur 4 kilomètres la ligne 2 ou 3 à la ligne 1. » Imaginez l'usager venant de Bouguenais, descendant du tram à Pont-Rousseau (Rezé) pour monter dans une cabine de téléphérique qui va l'amener quai de la Fosse, où il va reprendre le tramway, direction Saint-Herblain. Séduisant au moins sur le papier !

Les téléphériques, contrairement à ce que croit souvent le grand public, ne sont pas réservés à la montagne. Une poignée de grandes villes du monde entier en sont dotées. Citons New-York, Medellín (en Colombie), Alger, Rio... Nantes les suivra-t-elle ?

Philppe GAMBERT.

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21 janvier 2010

L'option téléphérique

Pour Isabelle Loirat (MoDem), l'appareil le mieux adapté à Nantes pourrait ressembler à la télécabine de Lisbonne, mise en service en 1998.

L'idée d'une liaison par câble entre l'île de Nantes et les deux rives de la Loire va être mise à l'étude.

Jean-Marc Ayrault l'a annoncé il y a quelques jours, au micro de nos confrères de France Bleu : les services de Nantes Métropole ont été chargés de lancer une étude sur la possibilité d'établir une liaison téléphérique entre l'île de Nantes et les deux rives de la Loire.

« Nous sommes en train de préparer notre nouveau plan de déplacements urbains, et nous n'excluons aucune technologie en terme d'innovation pour développer l'offre de transport public, a expliqué le maire de Nantes. Le téléphérique fait partie des recherches que font un certain nombre de grandes villes. Avant de dire que ce n'est pas faisable, il faut étudier ».

Une idée du MoDem
L'idée d'un téléphérique pour relier la pointe de l'île de Nantes à la butte Sainte-Anne a été lancée lors de la campagne pour les municipales de 2008, par la liste MoDem. « À l'époque, on nous avait pris pour des farfelus, se souvient Isabelle Loirat, conseillère municipale. Mais nous avons toujours cru à ce projet, et nous avons continué d'y travailler ».« Il s'est montré très intéressé et nous a dit qu'il était prêt à lancer une étude », raconte Benoît Blineau. « On l'a senti séduit par l'aspect pionnier du câble, comme Nantes l'a été pour le tramway ou le BusWay », ajoute Isabelle Loirat.

Moins cher et écolo
La construction d'un téléphérique permettrait de résoudre le casse-tête que constitue le franchissement de la Loire à cet endroit.

En début de mandat, le maire de Nantes avait évoqué la construction d'un pont, réservé au tramway, entre la pointe de l'île de Nantes et le bas-Chantenay. Mais avec le report du projet de ligne 5 du tram, la réalisation d'un pont, très complexe, ne se justifie plus vraiment.

En outre, une liaison par câble coûterait « quatre à cinq fois moins cher », assurent les élus MoDem, qui ne tarissent pas d'éloges sur ce mode de transport « moderne, non polluant et ayant peu d'impact sur le paysage ».

Étude comparative
L'étude lancée par Nantes Métropole va d'abord consister à « regarder ce qui se fait ailleurs, dans de grandes villes françaises et européennes », pour ensuite comparer l'option câble avec d'autres solutions possibles pour relier les deux rives de la Loire. « Mais cela ne va pas se faire en six mois », insiste-t-on dans l'entourage de Jean-Marc Ayrault. « L'important, c'est qu'une étude soit lancée », se réjouit Isabelle Loirat.

En novembre dernier, les deux élus centristes nantais ont présenté le fruit de leurs réflexions à Jean-Marc Ayrault.
Xavier Boussion
Tag(s) : #Revue de Presse

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